dimanche 15 novembre 2009

Des plantes qui dépotent !

Après m’être intéressé aux animaux, je vais cette semaine, vous montrer que les plantes elles aussi peuvent être étonnantes.

Rafflesia : la plus grande fleur du monde ne sent pas la rose
Rafflesia est la plus grande fleur du monde, elle se développe uniquement dans les forêts humides de Sumatra, Bornéo et de l’Indonésie. Elle peut dépasser un mètre de diamètre et peser jusqu'à 10 kilos et ses pétales faire 2 cm d’épaisseur. Cette fleur atypique par sa taille, ne possède ni tige ni feuille, ni même chlorophylle, elle est donc totalement dépendante de la liane qu’elle parasite.
Le plus clair du temps, cette plante se résume à quelques filaments répartis au sein de son hôte, mais une fois tous les un ou deux ans, ces filaments se développent, pour former une nodosité de la taille d’un ballon de basket. Celle-ci va ensuite se développer pendant quelques mois pour enfin s’ouvrir et former une fleur, qui libèrera un arôme comment dire… plutôt atypique lui aussi : une odeur de cadavre en décomposition ! En effet, cette plante a pour unique polinisateur, une mouche nécrophage (se nourrissant de cadavre d’animaux et y pondant ses œufs). Cette fleur et son arôme, vont persister pendant 3 à 5 jours avant de disparaitre. Durant ce laps de temps, la cohorte de mouches qui se sera posée sur cette fleur l’aura pollinisée, permettant ainsi à la plante de produire des graines qui une fois disséminées, se fixeront sur un hôte (une liane) et commenceront leur développement, assurant ainsi la pérennité de l’espèce.

Des plantes qui ont du mordant !
Il existe de nombreuses espèces de plantes dites « carnivores », je vais vous en faire une rapide description. Tout d’abord, remettons les choses au clairs, on ne peut pas à proprement parler de « plantes carnivores », puisqu’en réalité, elles ne consomment pas réellement de viande, mais plutôt des insectes, on devrait donc parler de « plantes insectivores ».

Pourquoi des plantes consomment-elles des insectes ?
La totalité des plantes dites « carnivores » vivent dans des milieux où une ressource indispensable au développement des végétaux est limitée : l’azote (N) et ses dérivés les nitrates (NH3) et l’ammoniac (NH4). Pour pallier à cette carence en azote, certaines plantes ont développé au cours du temps un dispositif visant à récupérer l’azote contenu sous forme d’acide aminé, dans les protéines animales. Elles ont donc développé différents stratagèmes pour capturer, tuer et récupérer l’azote de leurs proies, à savoirs les insectes.




Népenthès, la technique du puits
Népenthès, est une plante dont les feuilles sont en forme d’urne, dans chaque urne est disposé un liquide à l’odeur sucré. Les insectes attirés par l’odeur entrent dans l’urne et tente de se poser ou de tenir sur les parois de l’urne, mais cette paroi présente certaines spécificités, celle d’être lisse et tapissée de poils dirigés vers le bas, empêchant ainsi les insectes de se maintenir sur la paroi de la feuille et rendant impossible toute remontée vers l’extérieur de l’urne. Les insectes pris au piège finissent donc par tomber dans le liquide et se noyer. La plante va alors progressivement (pendant plusieurs semaines) digérer sa proie à l’aide d’enzymes et ainsi récupérer l’azote des acides aminés nécessaires à sa survie et à la poursuite de son développement.


Dionée, le piège à ours :
La Dionée elle, possède à la différence de Népenthès, un système de piège dit « actif ». Ses feuilles ressemblant à des pièges à ours, assurent la même fonction de capture : lorsqu’une proie (un insecte, ou un petit animal, comme une petite grenouille) effleure l’intérieur de la feuille, celle-ci se referme sur la proie et la maintient prisonnière. Une fois refermée, certaines cellules de la feuille vont sécréter des enzymes puissants, qui encore une fois vont digérer la proie et permettre la récupération de l’azote qu’elle contenait. On peut tout de même s’émerveiller de cette prouesse, en se rappelant que comme tous les végétaux, la Dionée ne possède pas de cellule musculaire. Le mouvement de fermeture n’est donc du qu’à de « simples » mouvements d’eau au sein des cellules de la feuille : certaines cellules vidant l’eau contenue dans leur vacuole, diminuant ainsi leur taille. Ce même phénomène coordonné et multiplié des milliers de fois conduit à ce mouvement de fermeture, mouvement extrêmement rapide pour un végétal.



Drosera, le papier tue-mouche :
La Drosera, présente elle un dispositif de capture à la fois actif et passif. En effet ses feuilles recouvertes d’une substance collante mimant la rosée, attirent les insectes et les piègent en les collant à la manière d’un papier tue-mouche. Suivant le même mécanisme que la Dionée, la feuille en réponse au contact avec l’insecte, va se replier sur elle-même assurant ainsi sa prise tout en facilitant la digestion enzymatique de la proie.



L’utriculaire, l’aspirateur :
Cette plante semi-aquatique, soumise aux mêmes carences en nitrate que ces voisines terrestres, a développé un système de capture encore plus sophistiqué : ses racines immergées, présentent de petites excroissances en forme d’urnes, chacune remplies d’une bulle d’air. A leur extrémité, un cil sensible aux mouvements joue le rôle de gâchette, et dés qu’un petit crustacé (comme une daphnie) s’approche et vient à toucher à ce cil, l’opercule obturant l’urne s’ouvre, et le malheureux crustacé se voit emporter par l’aspiration dû au remplissage de l’urne. Une fois la proie entrée, l’urne se referme et la sécrétion enzymatique commence en vue de la digestion de la proie.

Aye-Aye : “Vous voulez un vers ? Juste un doigt. Vous ne voulez pas un vers d’abord ?!“




Cette célèbre réplique de La cité de la peur est parfaitement adaptée à cet étrange animal qu’est l’aye-aye. Ce lémurien nocturne d’une taille de 70 centimètres (dont 40 cm de queue) et d’un poids compris entre 3 et 7 kilogrammes, vit uniquement sur l’île de Madagascar. Il se nourrit principalement d’insectes et de vers mais aussi de fruits.









Une technique et un « outil » atypique pour un animal qui ne l’est pas moins :
Pour repérer et attraper les vers et insectes cachés dans les arbres morts, il possède une technique tout à fait unique : à l’aide du majeur de ses pattes avant, il tapote le tronc et les branches. Grâce à ses oreilles hyperdéveloppées, il est capable de localiser les insectes et larves tapies dans l’arbre, simplement en écoutant l’écho du tapotement de son doigt sur l’écorce : si le son est mate, pas d’insecte, à l’inverse, si le son est creux c’est qu’une larve ou un insecte se dissimule dans une cavité. Une fois l’insecte ou la larve repéré, l’aye-aye arrache, à l’aide de ses incisives ressemblant à celles d’un castor, l’écorce et les premières couches de bois, afin d’accéder aux cavités. Il va alors toujours à l’aide de ce même doigt hyperspécialisé (doigt extrêmement bien adapté pour effectuer des tâches bien définies, et fruit d’une longue évolution au fil des générations), harponner littéralement la larve tapie dans son trou, pour enfin l’extraire et l’avaler goulument.


Une espèce menacée :
Le aye-aye, avec ses grandes oreilles, ses grands yeux jaunes globuleux et ses doigts rachitiques, présente une physionomie peu engageante comparée à celle d’un dauphin ou d’un panda, pourtant tout comme eux, le aye-aye fait partie du programme de protection des espèces depuis les années 60. Autrefois abondante sur l’île de Madagascar, sa population a énormément diminué. A cela différentes raisons :
- La destruction de son habitât (lors de la déforestation intensive du dernier siècle)
- L’existence de superstitions locales, qui voient en lui un présage de mort ne pouvant être conjuré qu’en abattant l’animal.
Ce à quoi s’ajoute une reproduction lente pour un Mammifère : la femelle ne mettant au monde qu’un unique petit tous les deux ou trois ans. Tous ces facteurs ont conduit l’espèce au bord de l’extinction. Les scientifiques ont même considérés l’espèce comme éteinte en 1933 et c’est seulement en 1957, que des spécimens furent redécouverts dans une région reculée de l’île. Suite à cette découverte inespérée, le gouvernement Malgache décida d’inscrire l’espèce sur la liste des espèces à protéger et mis en place une campagne de réintroduction de l’espèce dans des réserves naturelles afin de la sauvegarder.

Voici encore une fois un exemple d’animal étrange et méconnu, qui suite à l’action de l’Homme a bien failli disparaître. A la différence des espèces déjà abordées dans ce blog, cette espèce considérée par le public comme “moche“ n’accède pas au capital sympathie, allant normalement avec le statut d’espèce menacée. Ceci explique sans doute, en partie la méconnaissance de cette espèce auprès du grand public, les associations de protection de la nature préférant mettre en avant des espèces, disons plus “esthétiques“…

Espèce de…

Espèce de… espèce de… Mais d’ailleurs, c’est quoi une espèce ?
La notion d’espèce est généralement définie en biologie comme « un groupe d’individus, partageant des caractéristiques morphologiques communes, capable de se reproduire entre eux, et dont la descendance est non seulement viable mais aussi fertile ».

Alors pourquoi cette définition à rallonge ?

Et bien tout simplement parce que la notion d’espèce reste encore à ce jour assez floue. A cela, quelques raisons simples : il est toujours assez difficile de trouver des définitions “simples“ pour décrire rigoureusement certains concepts de biologie (Cf. l’article précédent traitant de la notion de VIE). Ce à quoi s’ajoute une deuxième difficulté, celle de définir une notion, elle-même en constante évolution depuis Darwin et son célèbre “de l’origine des espèces“. Cette définition s’est enrichie, affinée au cours du temps pour finalement aboutir à cette définition qui ne fait pas l’unanimité au sein du milieu scientifique.

Pourquoi ces différents critères ?
Commençons par le début : “un groupe d’individus partageant des caractéristiques morphologiques communes“.
S’il vous paraît évident au premier coup d’œil qu’un chat et un chien n’appartiennent pas à la même espèce, il en va autrement pour un berger allemand et un chihuahua, qui contre toute attente, eux, appartiennent à la même espèce : Canis familiaris, premier écueil : celui de l’identification visuelle des espèces.

Une autre difficulté apparaît aussi avec cette définition : celle du dimorphisme sexuel.
N’ayez pas peur, sous ce terme très scientifique se cache une notion assez basique : le fait que mâle et femelle d’une même espèce ne présentent pas les mêmes caractéristiques morphologiques. Si pour les Mammifères, ces caractéristiques relativement peu marquées, permettent toujours de reconnaître deux membres d’une même espèce, cela est beaucoup moins évident pour bon nombre d’autres animaux.
Prenons l’exemple des paons, où le mâle est paré d’un plumage très coloré avec de longues plumes irisées, alors que la femelle au plumage uni, semble elle, terne à côté. Et je ne vous parle pas des vers ou des araignées dont les mâles et les femelles, étaient jusqu’à très récemment considérés comme appartenant à des espèces différentes, alors qu’il ne s’agissait en réalité, que d’un dimorphisme sexuel :
- Schistosome : ver parasite où la femelle, 4 à 5 fois plus petite que le mâle vit en permanence à l’intérieur du mâle.
- Néphila : araignée dont l’une des particularités est que le mâle est 10 fois plus petit que la femelle.

Il a donc fallu ajouter quelques précisions à cette première définition :
L’interfécondité,
critère énoncé sous la formulation : “capables de se reproduire entre eux“.
En effet, si deux individus peuvent se reproduire, c’est bien qu’ils appartiennent à la même espèce. Ce critère solutionne donc le problème du dimorphisme sexuel, mais en soulève d’autres : certaines espèces encore proches génétiquement sont capables de se reproduire et de donner naissance à des individus viables. Citons les plus connus : mulet (âne + jument), bardot (ânesse + cheval), tigron fruit d’un croisement entre une lionne et un tigre, et bien d’autres, que vous pourrez connaitre en cliquant ici. http://fr.wikipedia.org/wiki/Hybride


Mais pourquoi deux espèces différentes sont elles capables de donner naissance à un individu hybride combinant une partie des caractéristiques propres à ses deux parents ?
Si vous regardez plus attentivement cette liste, vous vous apercevrez qu’il s’agit d’espèces relativement proches : âne et cheval, tigre et lion… On reste toujours au sein d’une même famille (les équidés pour l’âne et le cheval, et les félidés pour le tigre et le lion) traduisant ainsi une proximité génétique entre ces espèces. Celles-ci partageant encore bon nombre de gènes en commun, peuvent donc être interfécondes.
On voit donc apparaître une nouvelle difficulté : l’interfécondité n’est pas propre aux membres d’une même espèce, puisque des espèces relativement proches génétiquement peuvent, elles aussi, être interfécondes. Ce à quoi s’ajoute l’obligation de devoir observer les différents individus lors de l’acte sexuel et au cours des mois qui suivent, afin de prouver ou non leur interfécondité, et la viabilité du fruit de leur union.

Pour pallier à ces difficultés, les scientifiques ont dû ajouter un nouveau critère à cette définition déjà plusieurs fois complétée : celui de la fertilité de ces hybrides.
S’il existe de nombreux cas d’hybridisme, rares sont ceux qui conduisent à la naissance d’individus fertiles. Si le croisement entre deux espèces proches permet la création d’un hybride, ce dernier possédant pour moitié les chromosomes d’une espèce et pour moitié ceux de l’autre espèce, se verra incapable de produire des gamètes fertiles. En effet le processus conduisant à la formation de ces cellules reproductrices (la méiose) ne pourra se dérouler normalement, faute d’appariement entre chromosomes homologues, puisque ceux d’un hybride sont par nature issus de deux espèces différentes.
Ce critère de fécondité de la descendance permet de restreindre la notion d’espèce et d’en exclure les hybrides, en reconnaissant comme appartenant à deux espèces différentes tout individu dont le croisement engendre une descendance stérile. Mais cela présente aussi certaine contrainte : celle de devoir observer les individus étudiés, non plus seulement, sur une génération comme c’était le cas auparavant, mais sur deux générations, afin de s’assurer de la fertilité ou au contraire de la stérilité de leur descendance.

On l’a vu, la notion d’espèce n’est pas évidente à définir, et nécessite des analyses souvent fastidieuses, que cela concerne la durée d’observation (plusieurs générations de l’espèce étudiée), mais aussi l’analyse en elle même : séquençage du génome de l’espèce étudiée puis comparaison avec d’autres espèces, dont le génome aura du être lui aussi séquencé.
Cette notion d’espèce est cependant capitale pour les scientifiques. C’est grâce à elle, qu’ils peuvent classer et référencer les êtres vivants. On estime actuellement qu’il existe entre 5 et 30 millions d’espèces vivant sur Terre, dont seulement 1,5 à 1,8 millions sont connues et décrites par les scientifiques. Et cette estimation risque fort d’être revue à la hausse, car chaque année, les scientifiques découvrent encore plus de 10 000 espèces nouvelles, grâce à l’utilisation de la génétique et à l’extension géographique des zones de recherche : fonds abyssaux, forêts profondes, zones polaires…

Cette notion d’espèce, de plus en plus critiquée au sein des sphères scientifiques ne cesse d’évoluer avec l’avancement des techniques et technologies. Elle risque donc fort d’être, d’ici peu, une nouvelle fois modifiée, voire totalement abolie, car pour certains scientifiques renommés, elle ne repose pas sur des bases scientifiques solides. Ils la considèrent seulement comme un simple outil au service des Hommes pour organiser et classer le monde à leurs convenances.
Le débat reste donc ouvert…

Oh toi autrui !

Alors pour débuter qu’est-ce qu’autrui ? Autrui est défini en philosophie comme un alter ego, littéralement : « un autre moi ». Un individu semblable à moi, sans pour autant être moi. Vous allez me dire « oui d’accord et alors ?! », et bien cette “simple“ définition induit tout une série de questions : Comment identifie-t-on ce fameux autrui ? A partir de quand a-t-on conscience de lui ? Et quels sont mes rapports à lui ?

La conscience d’autrui, ou la conscience de sa propre identité :
En effet, pour identifier autrui, il faut d’abord être capable de s’identifier soi-même. Alors comment faire pour étudier ce phénomène ? Les scientifiques ont trouvé la solution, ils l’appellent “le test de la tâche“, un nom relativement étrange pour décrire une expérience plutôt simple : Prenez un individu, sans qu’il s’en rende compte, placez-lui une tâche de peinture sur le nez (ou sur toute zone qu’il est incapable de visualiser sans l’aide d’un miroir), puis confrontez le à son reflet dans un miroir. Si l’individu a conscience de lui, il se touchera le nez pour effacer cette tâche disgracieuse.


A quel âge commence-t-on à avoir conscience d’autrui ?
Le psychanalyste et psychiatre Jacques Lacan a effectué dans les années 1970 de nombreuses expériences chez les jeunes enfants pour déterminer et identifier cet âge limite : c’est le fameux miroir lacanien, bien connu des psychanalystes. Confrontés au test de la tâche, seuls les enfants âgés d’au moins 18 mois réussissent le test.






Dans les années 90 des expériences similaires ont été menées, cette fois sur les animaux. Confrontés au même test, seuls quelques Mammifères : dauphins, éléphants d'Asie, orques, chimpanzés et orangs-outans réussissent le test. Fait remarquable, il semblerait que les jeunes chimpanzés soient même plus précoces que les jeunes enfants pour se reconnaître dans un miroir.

Relations à autrui :
Jean-Paul Sartre, énonce dans son livre Huit clos : « L’enfer c’est les autres », sans aller jusqu'à cette extrémité, on peut tout de même affirmer que la présence d’autrui modifie nos comportements : Il y a certaines choses qu’on ne peut se permettre de faire en présence d’autrui sans ressentir une certaine gêne voire une certaine honte : trébucher et tomber, se cogner à une baie vitrée ou à un poteau, éructer, se gratter le nez… D’ailleurs à propos de cette dernière pratique, amusez-vous à observer les automobilistes vous entourant, lorsqu’ils sont à l’arrêt dans un bouchon ou à un feu rouge, vous tomberez assez fréquemment sur l’un d’entre eux, qui dans un environnement confiné et familier, se croyant seul, se trompe et se fourre le doigt dans l’œil et accessoirement dans le nez.
Un autre élément est à noter, la présence d’autrui n’est pas toujours nécessaire pour induire chez nous des comportements différents, parfois il suffit qu’elle soit suggérée. J’en veux pour preuve un documentaire que j’ai vu sur Arte, il y a de cela deux ou trois ans. Dans ce documentaire, une expérience sur la perception d’autrui était réalisée auprès de jeunes enfants âgés de 5 et 7 ans. L’expérience se déroulait en deux étapes : dans la première, on faisait entrer un par un les enfants dans une pièce où deux adultes leur posaient des questions simples, dont ils avaient forcément la réponse.
En récompense pour leurs bonnes réponses, on leur disait d’aller dans la pièce voisine pour prendre UN unique bonbon dans un saladier disposé à cet effet, en insistant bien auprès de l’enfant, sur le fait de n’en prendre qu’un, sous peine qu’il n’en reste plus assez pour les camarades suivants. Dans la pièce voisine totalement vide hormis le saladier, étaient dissimulées deux caméras, permettant de filmer l’enfant lorsqu’il était en face du saladier de bonbon. Dans cette configuration, seul un enfant sur trois ne prenait qu’un seul bonbon, les autres se servant plusieurs fois dans le saladier, voire pour certains s’en remplissaient les poches avant de quitter la pièce.
La même expérience fut reproduite, avec cette fois l’ajout d’un miroir en face du saladier, si certains enfants continuaient à prendre plusieurs bonbons, la grande majorité se contentait d’un seul, certains à l’inverse, commençaient par en prendre plusieurs puis relevant les yeux et croisant leur reflet dans le miroir, s’empressaient de reposer l’excédent. La conclusion de cette expérience avait été que, confronté à son reflet, un individu se voyant faire une chose répréhensible, prenait conscience de son acte et de l’image que cela projetait de lui, il est alors comme mis en présence d’une autre personne (autrui) et à son jugement, et le plus souvent il choisit de le prendre en compte, modifiant ainsi son comportement alors qu’il est en réalité seul.

En philosophie on dit que l’on se construit sa propre identité au travers du regard des autres, de l’image qu’on leur projette de nous-mêmes, on comprend donc aisément l’importance de cet autrui, véritable pierre angulaire de notre propre identité.

1… 2… 3… sol… Atchoum !: Soleil et éternuement


« - A…A…ATCH…, ah c’est pas vrai, j’arrive pas à éternuer !
- Regardes le soleil, ça marche pour moi.
- ??? »

Ca vous rappelle quelque chose, ou ça vous parait totalement improbable. Quelques explications sont donc nécessaires :

Selon des recherches récentes, il existerait une forte proportion de la population mondiale (entre 18 et 25 %, selon les estimations des scientifiques), pour qui le fait d’être soumis à un changement brusque d’intensité lumineuse déclenche un réflex d’éternuement, on parle alors de « Reflex photo-sternutatoire ».

Cette réponse atypique, est en fait due à une sur-stimulation du nerf visuel, qui en réponse va activer le 5ème nerf facial, de son petit nom : « nerf trijumeau ».
Ce nerf, responsable des mouvements de mastication et des perceptions sensorielles du visage, possède une terminaison nerveuse au niveau de la face interne du nez. C’est cette terminaison nerveuse qui nous intéresse, car elle est impliquée dans le phénomène d’éternuement. En effet, l’éternuement est la réponse stéréotypée et inconsciente (définition d’un réflexe) à une stimulation de cette même terminaison, suite à une irritation ou à l’introduction d’un corps étranger au niveau de cette muqueuse : le classique doigt dans le nez, mais aussi les grains de pollen, l’eau de piscine et bien d’autres…

Les scientifiques estiment que chez un quart de la population mondiale, il existe une proximité importante, entre les nerfs visuels et les nerfs trijumeaux, engendrant cette réponse comment dire… inattendue. Pour résumer et faire un trait d’humour, on pourrait dire que 25% de la population mondiale ont les fils qui se touchent !

D’où vient cette particularité ?
On sait désormais que cette spécificité anatomique (relation entre nerfs visuels et nerfs trijumeaux) est en fait la résultante d’une expression génétique “autosomale dominante“, entendez par là un gène porté par une paire de chromosomes non-sexuels, dont la simple présence suffit à engendrer cette particularité. Pour faire simple, si vous possédez cette particularité, il y a de très grande chance qu’au moins l’un de vos parents possède cette même capacité.


Eternuement et conséquences :
Un éternuement déclenche généralement:
- une brusque expiration d’air par le nez et la bouche, à une vitesse comprise entre 150 et 200 km/h
- un clignement des yeux, ainsi qu’un mouvement de la totalité du torse.
Même si le tout ne dure qu’une fraction de seconde, il engendre une baisse d’attention importante. Si l’on imagine aisément les conséquences d’un éternuement en voiture, ou lors d’une opération minutieuse, on pense moins aux pilotes d’avion de chasse. Ceux-ci soumis à de très nombreux et brusques changements d’intensité lumineuse, ne peuvent se permettre une seconde d’inattention et donc d’éternuer. En conséquence, l’US Air Force fait passer aux aspirants pilotes, toute une batterie de tests afin de dépister chez eux, la présence de ce reflexe photo-sternutatoire.

Eternuer est donc dangereux on l’a vu précédemment, non seulement à cause du manque d’attention qu’il engendre, mais aussi et c’est moins connu par la tension musculaire qu’il génère : j’ai une amie dont le père s’est fait un lumbago en éternuant. Depuis, il à pris l’habitude, à chaque fois qu’il sent qu’il va éternuer, de se tenir à un chambranle de porte ou à un mur, afin d’éviter tout mouvement trop… brusque.

Alors la prochaine fois que quelqu’un éternue à côté de vous, ne lui dite pas l’habituel « A vos souhaits » mais plutôt un inattendu « A vos risques et périls !».

Un petit peu de couleur :

Pourquoi nos veines nous apparaissent-elles bleues-vertes ? Pourquoi nos selles sont elles marrons et enfin d’où vient la couleur de nos cheveux ?
Autant de questions existentielles qui vont trouver réponses ici :

Pourquoi nos veines sont-elles bleues ?
Vous savez sans doute que la couleur rouge du sang provient de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges. Alors pourquoi cette couleur bleue, pour en connaitre la raison quelques notions de physique sont nécessaires : La lumière est en réalité composée d’une multitude de longueurs d’ondes (on parle alors de spectre lumineux) dont trois principales : celle correspondant au rouge, celle correspondant au vert et celle correspondant au bleu et de tous les intermédiaires entre ces trois pôles. Ces longueurs d’ondes peuvent être absorbées individuellement ou réfléchies modifiant ainsi la perception de l’objet observé. Pour être plus clair, prenons un exemple : prenons un objet absorbant la longueur d’onde correspondant à la couleur verte, nous le percevrons donc de la couleur résultant de la combinaison des autres longueurs d’ondes non absorbées (= réfléchies) : rouge + bleu, ce qui, si on se souvient de ses cours de dessin, nous donne un violet du meilleur effet. Voilà pour les rappels de physique.

Le sang nous apparait donc rouge car l’hémoglobine contenue dans les globules rouges absorbe l’ensemble des longueurs d’ondes à l’exception de celle correspondant au rouge. En fonction de l’état d’oxydation de l’hémoglobine (quantité d’oxygène ou de dioxyde de carbone fixée par globule rouge), cette absorption change : le sang pauvre en oxygène et riche en dioxyde de carbone, prend une couleur brun-rouge. La peau et les veines viennent ensuite agir à la manière d’un filtre lumineux, en absorbant une partie des longueurs d’ondes rouges et au contraire en réfléchissant les longueurs d’ondes bleues, faisant apparaitre le sang brun-rouge bleu. CQFD ! Comme disait l’autre.

Au moyen âge, les rois et reines étaient censés être de sang bleu, cette croyance provient du fait qu’ils avaient la peau extrêmement claire, plutôt rare pour une époque, où la majorité des gens travaillant aux champs et avait le teint halé, il était donc difficile de voir leurs veines. A l’inverse les nobles ne travaillant pas à l’extérieur cultivaient cette pâleur d’où cette croyance de sang bleu en référence à la couleur de leurs veines.
On retrouve le même phénomène avec les ecchymoses, plus communément appelées « bleus » et pour cause. Là encore, il s’agit de sang peu oxygéné donc brun-rouge (issu de la rupture de petits vaisseaux lors du choc), sang qui sous la peau apparaitra bleu, pour les mêmes raisons que précédemment. Les bleus apparaissent donc noirs ou violets les premiers jours puis virent au vert et enfin au jaune dans les jours suivants. Ces variations de couleur sont dues à la dégradation progressive de la molécule d’hémoglobine, modifiant ainsi progressivement les longueurs d’ondes absorbées et réfléchies.

Pourquoi nos selles sont-elles marron-brun ?
Là encore, il est question d’hémoglobine, les globules rouges qui la contiennent ont une durée de vie de 120 jours, et doivent donc être « recyclée », ils sont détruits au niveau de la rate et du foie produisant, à partir de l’hémoglobine, une nouvelle protéine : la bilirubine. Cette protéine de couleur jaune est ensuite dégradée, au niveau de l’intestin, par des bactéries en une dernière protéine : la stercobiline de couleur brune, c’est elle qui donne sa couleur brune aux selles. La bilirubine est aussi responsable de la couleur jaune de l’urine.

Et la couleur des cheveux, alors ?
Toute la palette de couleur de cheveux ne provient que d’une unique protéine : la mélanine. Cette protéine existe sous deux formes différentes : l'eumélanine et la phaeomélanine. L’eumélanine a une couleur qui varie entre le brun-rouge et le noir foncé, la phaeomélanine, elle a une couleur qui va du jaune au rouge. Les mélanocytes, cellules productrices de mélanine, transmettent la mélanine aux kératinocytes, cellules productrices du cheveu. Celles-ci incorporent, au sein du cheveu en croissance, les deux variantes de la protéine, selon un dosage précis, c’est ce dosage qui détermine la couleur du cheveu : un cheveu très riche en phaeomélanine sera donc roux et un cheveu riche en eumélanine sera noir, avec toutes les variations possibles, du blond “vénitien“ au brun en passant par le châtain.

Et les cheveux blancs alors ?
Il s’agit d’une dépigmentation du cheveu, on parle alors de « canitie », l’origine de cette dépigmentation reste cependant inconnue : il ne s’agit apparemment pas juste d’un vieillissement des mélanocytes qui finissent par ne plus produire de mélanine, mais aussi d’une perte de leur capacité à transmettre cette mélanine aux kératinocytes. Les raisons de cette perte de capacité restent à determiner.

Calvitie, arrêtons de couper les cheveux en quatre !

« Il a un cheveu sur la langue. », « C’est un problème à s’arracher les cheveux ! », « Ca c’est joué à un cheveu »…
Ceci n’est qu’un petit florilège de la multitude d’expressions concernant les cheveux, alors pourquoi sommes-nous si attachés à nos cheveux, alors que ceux-ci cherchent justement à nous quitter ?

Petite mise en situation :
« -Papa, papa ! Pourquoi t’as plus de cheveux ?
-Euh… c’est parce que papa réfléchit beaucoup et comme l’activité intellectuelle engendre une élévation de température, mes cheveux sont tout bonnement tombés.
-Ah d’accord… et si il t’en reste sur les côtés, c’est parce que tu est un peu c.. sur les bords, c’est ça ?! »


Plus sérieusement, la calvitie est un problème qui affecte généralement les hommes après la vingtaine, mais peut dans certains cas concerner aussi la gente féminine.
La cause principale de la calvitie est une réceptivité anormale des cellules du cuir chevelu à une hormone masculine : la testostérone. Cette hormone est aussi synthétisée chez les femmes, au niveau des cellules entourant l’ovule (cellule de la thèque interne du follicule ovarien pour les puristes), à partir d’une autre hormone, cette fois féminine : La Progestérone.

Pourquoi la testostérone fait-elle chuter les cheveux ?
En réalité la testostérone ne fait qu’accélérer le cycle de vie du cheveu, la chute est en effet, un phénomène totalement normal et quotidien qui survient lorsqu’un cheveu a terminé son cycle de croissance. Ce cycle dure en moyenne 5 ans pour les femmes et 3 ans pour les hommes. On estime que sur les 100 000 cheveux constituant le cuir chevelu, on perd en moyenne 100 à 125 cheveux par jour. Le plus souvent, cette perte de cheveux n’est pas visible, puisqu’elle est masquée par les autres cheveux en cours de croissance. Le problème devient apparent lorsque les cheveux perdus ne sont plus remplacés, on parle alors d’alopécie.

Pourquoi ce non remplacement ?
Un follicule pilleux n'est capable de générer que 25 fois un cheveu. Mais suite à cette sur-réceptivité à la testostérone, ces 25 cycles de renouvellement, qui devaient s'étaler sur toute une vie ne durent qu'une décennie.

Pourquoi cette sur-réceptivité ?
L’origine de cette sur-réceptivité est d’ordre génétique, des recherches sont actuellement en cours afin de déterminer quels gènes sont réellement impliqués dans ce phénomène. Deux zones présentes sur le chromosome 20 ont été récemment reconnues comme responsables de la chute progressive de cheveux après 45 ans.

La sur-réceptivité à la testostérone n’est pas l’unique cause de la calvitie précoce, d’autres facteurs existent :

• Certaines substances chimiques agressives pour le cuir chevelu (teintures, produits de décoloration ou de défrisage…) peuvent engendrer une chute précoce.
• Les bouleversements hormonaux générés par la grossesse ou la ménopause peuvent aussi engendrer une calvitie. La prise de pilule contraceptive peut même, dans de très rares cas générer une perte importante de cheveux chez la femme.
• Certaines carences alimentaires en fer ou en certaines vitamines (H et B6 selon certains chercheurs) peuvent aussi engendrer la chute des cheveux.
• Des maladies et infections peuvent aussi être la cause d’une calvitie précoce : l’hypothyroïdie, (fonctionnement insuffisant de la glande thyroïde, glande à l’origine de nombreuses cascades de réactions hormonales), et la teigne, (mycose du cuir chevelu) peuvent déclencher une chute massive de cheveux.
• Enfin, un stress intense suite à un traumatisme d’ordre physique ou émotionnel, peut dans certains cas, induire une chute brutale de la totalité des phanères (ensemble des poils et cheveux d’un individu), on parle alors de « pelade » : en réponse au stress, les globules blancs se mettent à attaquer les follicules pileux et ceux-ci finissent par dégénérer et mourir entraînant ainsi la chute des cheveux.

En espérant que cette lecture ne vous aura pas fait vous arracher les cheveux, je tiens à finir en vous disant qu’il existe des solutions à ce problème de plus en plus répandu, alors arrêtez de vous faire des cheveux blancs !