dimanche 15 novembre 2009

Des plantes qui dépotent !

Après m’être intéressé aux animaux, je vais cette semaine, vous montrer que les plantes elles aussi peuvent être étonnantes.

Rafflesia : la plus grande fleur du monde ne sent pas la rose
Rafflesia est la plus grande fleur du monde, elle se développe uniquement dans les forêts humides de Sumatra, Bornéo et de l’Indonésie. Elle peut dépasser un mètre de diamètre et peser jusqu'à 10 kilos et ses pétales faire 2 cm d’épaisseur. Cette fleur atypique par sa taille, ne possède ni tige ni feuille, ni même chlorophylle, elle est donc totalement dépendante de la liane qu’elle parasite.
Le plus clair du temps, cette plante se résume à quelques filaments répartis au sein de son hôte, mais une fois tous les un ou deux ans, ces filaments se développent, pour former une nodosité de la taille d’un ballon de basket. Celle-ci va ensuite se développer pendant quelques mois pour enfin s’ouvrir et former une fleur, qui libèrera un arôme comment dire… plutôt atypique lui aussi : une odeur de cadavre en décomposition ! En effet, cette plante a pour unique polinisateur, une mouche nécrophage (se nourrissant de cadavre d’animaux et y pondant ses œufs). Cette fleur et son arôme, vont persister pendant 3 à 5 jours avant de disparaitre. Durant ce laps de temps, la cohorte de mouches qui se sera posée sur cette fleur l’aura pollinisée, permettant ainsi à la plante de produire des graines qui une fois disséminées, se fixeront sur un hôte (une liane) et commenceront leur développement, assurant ainsi la pérennité de l’espèce.

Des plantes qui ont du mordant !
Il existe de nombreuses espèces de plantes dites « carnivores », je vais vous en faire une rapide description. Tout d’abord, remettons les choses au clairs, on ne peut pas à proprement parler de « plantes carnivores », puisqu’en réalité, elles ne consomment pas réellement de viande, mais plutôt des insectes, on devrait donc parler de « plantes insectivores ».

Pourquoi des plantes consomment-elles des insectes ?
La totalité des plantes dites « carnivores » vivent dans des milieux où une ressource indispensable au développement des végétaux est limitée : l’azote (N) et ses dérivés les nitrates (NH3) et l’ammoniac (NH4). Pour pallier à cette carence en azote, certaines plantes ont développé au cours du temps un dispositif visant à récupérer l’azote contenu sous forme d’acide aminé, dans les protéines animales. Elles ont donc développé différents stratagèmes pour capturer, tuer et récupérer l’azote de leurs proies, à savoirs les insectes.




Népenthès, la technique du puits
Népenthès, est une plante dont les feuilles sont en forme d’urne, dans chaque urne est disposé un liquide à l’odeur sucré. Les insectes attirés par l’odeur entrent dans l’urne et tente de se poser ou de tenir sur les parois de l’urne, mais cette paroi présente certaines spécificités, celle d’être lisse et tapissée de poils dirigés vers le bas, empêchant ainsi les insectes de se maintenir sur la paroi de la feuille et rendant impossible toute remontée vers l’extérieur de l’urne. Les insectes pris au piège finissent donc par tomber dans le liquide et se noyer. La plante va alors progressivement (pendant plusieurs semaines) digérer sa proie à l’aide d’enzymes et ainsi récupérer l’azote des acides aminés nécessaires à sa survie et à la poursuite de son développement.


Dionée, le piège à ours :
La Dionée elle, possède à la différence de Népenthès, un système de piège dit « actif ». Ses feuilles ressemblant à des pièges à ours, assurent la même fonction de capture : lorsqu’une proie (un insecte, ou un petit animal, comme une petite grenouille) effleure l’intérieur de la feuille, celle-ci se referme sur la proie et la maintient prisonnière. Une fois refermée, certaines cellules de la feuille vont sécréter des enzymes puissants, qui encore une fois vont digérer la proie et permettre la récupération de l’azote qu’elle contenait. On peut tout de même s’émerveiller de cette prouesse, en se rappelant que comme tous les végétaux, la Dionée ne possède pas de cellule musculaire. Le mouvement de fermeture n’est donc du qu’à de « simples » mouvements d’eau au sein des cellules de la feuille : certaines cellules vidant l’eau contenue dans leur vacuole, diminuant ainsi leur taille. Ce même phénomène coordonné et multiplié des milliers de fois conduit à ce mouvement de fermeture, mouvement extrêmement rapide pour un végétal.



Drosera, le papier tue-mouche :
La Drosera, présente elle un dispositif de capture à la fois actif et passif. En effet ses feuilles recouvertes d’une substance collante mimant la rosée, attirent les insectes et les piègent en les collant à la manière d’un papier tue-mouche. Suivant le même mécanisme que la Dionée, la feuille en réponse au contact avec l’insecte, va se replier sur elle-même assurant ainsi sa prise tout en facilitant la digestion enzymatique de la proie.



L’utriculaire, l’aspirateur :
Cette plante semi-aquatique, soumise aux mêmes carences en nitrate que ces voisines terrestres, a développé un système de capture encore plus sophistiqué : ses racines immergées, présentent de petites excroissances en forme d’urnes, chacune remplies d’une bulle d’air. A leur extrémité, un cil sensible aux mouvements joue le rôle de gâchette, et dés qu’un petit crustacé (comme une daphnie) s’approche et vient à toucher à ce cil, l’opercule obturant l’urne s’ouvre, et le malheureux crustacé se voit emporter par l’aspiration dû au remplissage de l’urne. Une fois la proie entrée, l’urne se referme et la sécrétion enzymatique commence en vue de la digestion de la proie.

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