dimanche 15 novembre 2009

Un petit peu de sociologie…

Dans le métro, le tramway ou encore dans la rue observez les personnes alentours : prêtez particulièrement attention à la distance qui existe entre eux.

En fonction de celle-ci vous serez, dans la plupart des cas, à même de déterminer les liens existants entre ces personnes.
En effet Edward T. Hall, anthropologue et sociologue américain, décrit pour la première fois en 1966 dans son livre La dimension cachée, le concept de proxémie. La proxémie y est définie comme la distance physique qui s’établit entre des personnes interagissant les unes avec les autres. Selon Edward T. Hall, cette distance varie en fonction des rapports existants entre les protagonistes, et est régie par des règles culturelles variables et subtiles. Edward T. Hall définit trois grands types de distances physiques différentes, chacune revêtant un aspect sociologique différent :



Tout d’abord, la distance intime (de 0 à 40 cm), c’est la distance qui s’établit entre deux individus ayant des liens de parenté proches, ou engagés dans une relation affective. A cette distance, l’odeur, la chaleur et la respiration de l’autre sont perceptibles, les contacts peau à peau sont fréquents. C’est cette forte implication émotionnelle entre les deux individus qui leur permet d’accepter ces contacts et ces échanges sensoriels.
Il existe cependant une autre situation où l’on retrouve cette distance intime, sans qu’il existe ce genre de relation entre les individus : Les transports en commun ou les ascenseurs bondés. Cette situation que tous ou presque ont déjà vécu, génère une grande gêne, car elle place de parfaits étrangers dans un rapport intime, la réaction commune est alors de s’écarter dès que possible et de bander les muscles jusqu’à ce que le contact imposé disparaisse.





Ensuite vient la distance personnelle (de 45 à 75 voire 125cm), cette distance que l’on peut voir comme une bulle protectrice autour de chaque individu et l’isolant du monde extérieur. C’est la distance minimum acceptable d’interaction entre deux individus non-intimes. A cette distance, les détails physiques de l’autre sont toujours visibles (couleur des yeux, grain de peau…), mais les odeurs et chaleur de l’autre ne sont plus perceptibles, les contacts entre peau sont quasi inexistants. Il est très facile de voir cette distance s’installer (il vous suffit d’y prêter attention) : lorsque deux personnes débutent une discussion, elles se rapprochent l’une de l’autre et vont se placer inconsciemment à cette distance.
Des sociologues ont récemment mis à jour un fait intéressant : cette distance varie en fonction des cultures des individus. Par exemple, un Canadien habitué aux grands espaces et à une faible densité de population, maintiendra une distance importante entre lui et son interlocuteur, à l’inverse, un Français plus habitué à la promiscuité, cherchera à diminuer cette distance et encore plus si il cherche à convaincre son interlocuteur.



Enfin la distance sociale (entre 1,25 m et 3,60 m), c’est la distance qui « convient bien pour des réunions ou des interventions dans des assemblées peu nombreuses. […] Cette distance permet de percevoir le climat affectif et les réactions du groupe sans être trop implicante pour les individus. » (E. T. Hall 1966). A cette distance, plus aucun détail intime n’est perceptible et les contacts sont devenus tout bonnement impossibles. L’attention de l’auditoire se porte sur les yeux et la bouche de l’interlocuteur. C’est la distance la plus utilisée pour transmettre un discours ou des connaissances, ou débattre de sujet impersonnel avec des inconnus.



Maintenant que vous avez pris connaissance de l’existence de ces trois distances amusez-vous à les retrouver lors de situations quotidiennes, ou jouer avec : passez de l’une à l’autre pour voir les effets sur votre interlocuteur : reculez progressivement ou au contraire rapprochez-vous de votre interlocuteur et observez si en réponse, il cherchera à retrouver la distance initiale. Enfin et pour conclure, rappelez-vous une situation de séduction : la clef est de passer de la distance personnelle à celle de l’intime sans que cela n’engendre de gêne ou de rejet de la part de votre futur(e) ou non ! copain/copine, comme quoi la science est réellement partout !

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